Analyse de l'économie - Île-du-Prince-Édouard: 2024

Données démographiques

Points saillants

En 2023, l’Île-du-Prince-Édouard comptait 174 000 personnes, soit une hausse de 3,9 % de 2022 à 2023. La province intervient pour 0,4 % de la population totale du Canada.

Dans la province, l¿âge moyen de la population non autochtone est de 42,8 ans par rapport à 34,8 ans pour la population autochtone (données du Recensement de 2021).
  • La part des personnes âgées de 65 ans et plus devrait passer de 21 % en 2023 à 24,2 % en 2033.
  • Toujours en 2023, les personnes âgées de 55 ans et plus représentaient 40,4 % de la population en âge de travailler, une part qui pourrait atteindre 42,2 % d’ici 2033.
  • La part des jeunes (personnes âgées de 15 à 24 ans) devrait passer de15 % en 2023 à 14,5 % d’ici 2033.
  • Le taux de chômage des jeunes a bondi lors de la pandémie et il a mis plus de temps pour se rétablir du côté des principaux groupes d’âge. Chez les jeunes, le chômage a affiché une tendance haussière à la fin de 2022, sans oublier qu’il est au même niveau que celui de 2019, soit avant la pandémie.

La population autochtone représente 2,2 % de la population de l’Île-du-Prince-Édouard (données du Recensement de 2021), laquelle est sous-représentée sur le marché du travail de la province. La population active de l’île compte 1 730 Autochtones, dont 1 495 occupent un emploi. Le taux de chômage des Autochtones est nettement supérieur (13,9 %) à celui des non-Autochtones en âge de travailler (10,3 %).

Dans la province, 96 % de la population a déclaré l’anglais comme leur première langue officielle (données du Recensement de 2021) ou la langue parlée le plus souvent à la maison, par rapport à 3 % qui a déclaré le français comme la langue le plus souvent à la maison, un peu moins de 1 % ayant déclaré une langue maternelle autre que l’anglais ou le français (données du Recensement de 2021).

Les immigrants récents (ceux qui sont arrivés au Canada entre 2016 et 2021) représentaient 41 % de la population immigrante de l’île en 2021. Le rythme des nouveaux arrivants a augmenté sensiblement dans les dernières années, d’autant plus que la province a compté sur l’immigration pour répondre aux besoins du marché du travail.

Selon les données de 2022 sur l’incapacité au Canada, la prévalence de l’incapacité (c.-à-d. le taux d’incapacité) de l’île était de 31,8 % ou 5,8 points de pourcentage supérieur à celui relevé au moment de l’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2017. Le taux d’incapacité augmente avec le vieillissement démographique, ce qui explique en grande partie l’augmentation relevée dans la province. L’île a affiché la plus faible hausse du taux d’incapacité parmi les provinces de l’Atlantique, ce qui se compare à la hausse nationale de 4,7 points de pourcentage.


Conditions du marché du travail

En 2023...

L’emploi a crû sensiblement (+5,7 %)

Le chômage a progressé (+1,4 %)

Le taux d¿activité a augmenté (de 65,5 % à 66,4 %)

Le taux d¿emploi a augmenté (de 60,5 % à 61,5 %).

Taux de chômage


Montrer le tableau de données: Le taux de chômage
Taux de chômage
Taux de chômage (%)
2000 12,0
2001 11,9
2002 11,9
2003 10,9
2004 11,2
2005 10,9
2006 11,5
2007 10,6
2008 11,2
2009 12,0
2010 11,5
2011 11,3
2012 11,3
2013 11,6
2014 10,7
2015 10,6
2016 10,6
2017 9,9
2018 9,8
2019 8,9
2020 10,5
2021 9,7
2022 7,6
2023 7,3
  • À l’Île-du-Prince-Édouard, la population active et l’emploi ont atteint des niveaux sans précédent en 2023 pour dépasser largement les taux d’avant la pandémie de 2019. La province a affiché la plus forte croissance de l’emploi (5,7 %) au Canada, soit supérieure à celle de la moyenne nationale de 3,3 points de pourcentage.
  • Le nombre de chômeurs à l’île a augmenté de 1,3 % en 2023. Dans la province, le chômage a atteint le taux annuel record de 7,3 % en 2022, comparativement au taux relativement normal d’environ 9,5 % d’avant la pandémie. Cette baisse considérable s’expliquerait, entre autres, par le nombre relativement élevé des personnes absentes de la population active. En 2023, la province comptait 48 600 personnes qui étaient absentes du marché du travail, comparativement à 43 000 en 2019, soit avant la pandémie. La COVID-19 a provoqué la hausse immédiate du nombre des personnes absentes du marché du travail, dont plusieurs d’entre elles ne font pas encore partie de la population active (c.-à-d. elles ne sont ni disponibles pour travailler ni à la recherche d’un emploi). La plupart des personnes qui ont quitté le marché du travail sans y revenir étaient des travailleurs âgés (personnes âgées de 55 ans et plus).

Conjoncture économiques

Les facteurs économiques de l'Île-du-Prince-Édouard en 2023

Croissance démographique (demande intérieure)

Logements

Exportations

Taux de croissance du PIB

Montrer le tableau de données: Taux de croissance du PIB
Taux de croissance du PIB
Taux de croissance du PIB (%)
2020   -3,0 %
2021    8,4 %
2022   2,9 %
  • En 2023, la population de l’île a affiché le taux de croissance annuel record de 3,9 %, stimulé par l’arrivée d’immigrants internationaux/résidents non permanents et, dans une moindre mesure, la migration interprovinciale nette positive. La province occupait le deuxième rang pour ce qui est de croissance démographique en 2023 (derrière l’Alberta). En 2024, même si la croissance démographique est un moteur économique clé, son incidence serait relativement moindre par rapport à celle des années précédentes, le gouvernement de la province ayant récemment annoncé l’adoption de mesures visant à ralentir la croissance démographique en 2024 et à atténuer certaines pressions exercées sur l’île.
  • La province a récemment publié sa stratégie quinquennale en matière de logement, laquelle accorde la priorité à la croissance de l’offre de logements (c.‑à‑d. accroître le nombre des mises en chantier et atteindre/maintenir un taux d’inoccupation de 2 à 4 %) ; offrir plus d’options aux ménages à revenu faible ou moyen (c.‑à‑d. accroître la disponibilité des logements locatifs abordables aux termes de nouvelles activités de construction et d’acquisition) ; aider les personnes vulnérables (c.‑à‑d. aborder le sans-abrisme et accroître la disponibilité des logements supervisés).
  • En 2023, la demande internationale de produits de la province a bondi, la valeur des exportations ayant atteint le montant record de 2,4 G$ (+13,5 %). En valeur, la demande a été la plus forte pour les produits de pommes de terre transformés et les pommes de terre de consommation, suivie de celles des produits de la mer congelés, des biens durables liés aux activités de fabrication à caractère pharmaceutique et aérospatiale.
  • Quant aux perspectives économiques, selon la société des Finances Î.-P.-É., l’économie de la province croitrait de 4 % en 2024, après avoir affiché la croissance estimative de 2,7 % en 2023. Toujours en 2024, l’économie de la province devrait continuer de miser sur la croissance démographique et de l’emploi, les activités de construction et le solide domaine du tourisme.

Risques pour l'économie de l'Île-du-Prince-Édouard en 2024

  • Les facteurs modérateurs du potentiel de croissance économique de la province comprendraient, entre autres, les taux d’intérêt élevés - en raison de politiques monétaires restrictives - et les prix élevés soutenus dans la foulée d’une période de taux d’inflation élevés. Ces facteurs continueraient d’entraver la croissance des dépenses et des investissements intérieurs, du moins jusqu’à l’atténuation et à la stabilisation de ces tendances. De son côté, la Banque du Canada devrait commencer à prendre des mesures pour baisser les taux d’intérêt en 2024, l’ampleur et la durée de ces mesures étant pour l’heure incertaines.
  • Selon les indications, les perspectives de croissance mondiale seraient modérées en 2024, grâce en bonne partie aux rendements économiques meilleurs que prévu des États-Unis et d’autres pays émergents et en développement. L’instabilité géopolitique constante, la hausse du coût de la vie, la réduction des mesures de soutien et des dépenses fiscales, la possibilité, l’ampleur et la durée d’une récession mondiale entraveraient les perspectives de croissance de l’île.

Enjeux provinciaux

  • Dans la province, la pénurie de main-d’œuvre est un problème chronique dans les métiers spécialisés et non spécialisés, comme ceux des professionnels de la santé, des travailleurs de la construction, des travailleurs des usines de transformation du poisson et des aides-ménagers. Le 20 février 2024, la province a annoncé l’adoption de la nouvelle stratégie de recrutement et de maintien en poste pour accélérer l’embauche de travailleurs qualifiés de la construction et combler la pénurie de main-d’œuvre du domaine.

  • L’Île-du-Prince-Édouard est toujours aux prises avec de fortes pressions en matière de soins de santé attribuables au manque de personnel et à la demande supérieure à la capacité, ce qui entraîne la fermeture de salles d’urgence, de cliniques, etc. Les besoins croissants de services de soins de santé, attribuables au vieillissement démographique et aux années de forte immigration, devraient continuer à exercer des pressions sur le système de soins de santé de l’île, qui fonctionne à plein rendement et même au-delà de celui-ci. Dans le budget du 29 février, la province a présenté des initiatives pour aider à atténuer la pénurie du domaine des services de soins de santé, comme celles des mesures incitatives ciblées pour le recrutement, des possibilités de formation et de perfectionnement pour passer des postes d’infirmiers auxiliaires à ceux d’infirmiers autorisés, entre autres.

  • La province continue d’être aux prises avec le sérieux problème du manque de logements abordables, aggravé par la forte croissance de l’immigration. Dans la province, la construction de logements unifamiliaux a atteint un sommet en 2021, mais a ralenti depuis lors en partie à cause de la hausse des taux hypothécaires et des pressions inflationnistes, ce qui a compliqué l’achat d’une maison. Par contre, les activités de construction de complexes de plusieurs logements se sont renforcées à cause de la forte demande de logements locatifs. Cette situation a exercé des pressions à la baisse sur la disponibilité de logements locatifs, mais les nouvelles activités de construction ont contribué à la hausse des coûts de ces logements.


Tendances de l'industrie

Montrer le tableau de données
Variation de l'emloi (000) par industrie (SCIAN) en 2023
Industrie (SCIAN) Variation d'emploi (000)
Soins de santé et assistance sociale 2,1
Finance 0,9
Services d'hébergement et de restauration 0,9
Agriculture 0,8
Transport et entreposage 0,6
Services d'enseignement 0,5
Construction 0,4 
Administrations publiques 0,4
Autres services (sauf les administrations publiques) 0,2
Services publics 0,1
Information -0,1
Services professionels -0,2
Foresterie -0,3
Fabrication -0,4
Services aux entreprises -0,5
Commerce de gros et de détail -0,6

 


  • Le domaine de la construction a fait preuve de résilience lors de la pandémie. Il s’agit de l’un des principaux moteurs de l’économie de la province, qui continue d’être alimenté par les fortes activités de construction résidentielle et non résidentielle. Dans ce domaine, l’emploi a atteint un niveau record en 2023. Tout indique que ces activités seraient fortes en 2024 dans l’attente que les taux d’intérêt commenceraient à baisser et que le développement immobilier se poursuivrait pour appuyer la croissance démographique. Cette attente est appuyée par la stratégie quinquennale de logement de la province, présentée ci-dessus, et le budget d’immobilisations accru de 2024-2025. Également, les activités de réparation et de rénovation devraient rester fortes. Toutefois, la pénurie de main-d’œuvre et le nombre des postes vacants continueraient d’entraver le domaine.
  • Dans la province, le domaine touristique a fait des progrès considérables dans sa relance de la pandémie, sans oublier la bonne croissance de la saison de 2023. Le nombre des touristes arrivant par les airs et par les ponts a augmenté sensiblement en 2023, après la hausse de l’afflux de 2022. Même si le nombre des séjours d’une nuit en 2023 a été légèrement inférieur à celui de l’année précédente, il faut le fait que ces séjours avaient bondi de 73 % en 2022, ce qui a donné lieu à une très bonne (relance) saison touristique. Dans les domaines de l’hébergement et des services alimentaires, l’emploi a crû de plus de 16 % en 2023 (grâce à la croissance cumulative de 30 % depuis 2021 qui a plus que compensé la baisse de 29 % en 2020 lors de la pandémie). Toutefois, dans le domaine, il faudrait trouver le nombre suffisant de travailleurs dans le contexte de la situation tendue du marché du travail, et ce, depuis la pandémie. Également, la hausse des prix et des taux d’intérêt pourrait éroder les revenus disponibles et le nombre des projets de voyage.
  • En 2023, les activités de fabrication ont été fortes, alimentées par la hausse des exportations de produits non durables et durables, qui a atteint des sommets historiques, en valeur. De plus, la hausse s’est ajoutée aux niveaux record des exportations en 2022. Pour 2024, selon les indications actuelles, les activités de fabrication et d’exportation devraient continuer à alimenter la croissance économique de l’île dans le contexte de la reprise mondiale plus forte que prévu, surtout aux États-Unis, soit le principal partenaire commercial du Canada.


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